sábado, outubro 30, 2004

La Constitution européenne L'Europe en marche
LE MONDE 29.10.04

VINGT-CINQ chefs d'Etat et de gouvernement ont signé, vendredi 29 octobre, la Constitution européenne, à Rome, sur la colline du Capitole. Au même endroit, en 1957, six premiers ministres avaient signé les traités dits de Rome qui instituaient le Marché commun.

En moins d'un demi-siècle, l'Europe unie s'est élargie. Elle a accueilli les frères séparés de l'autre côté du rideau de fer, grâce à l'effondrement du bloc communiste. Elle n'a pas seulement grandi en taille. Elle a étendu ses compétences des échanges économiques aux affaires monétaires, judiciaires, étrangères, militaires, humanitaires, sociales... Elle n'est pas encore cette Europe-puissance que les plus fervents Européens appellent de leurs vœux, mais elle se donne les moyens de le devenir.

Elle se dote en effet d'une Loi fondamentale qui est un peu moins qu'une vraie Constitution mais plus qu'un simple traité international. Elle le fait après plusieurs mois de débats au sein de la Convention qui, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, a réuni plus d'une centaine de représentants des Parlements et des gouvernements d'une trentaine de pays (les candidats ont été associés). C'était sans précédent dans l'histoire du Vieux Continent.

Certes les eurosceptiques ont tout loisir de trouver bien des défauts à cette Constitution. Pour les uns, elle va trop loin dans le sens de l'intégration en organisant le démantèlement des Etats-nations. Pour d'autres, elle est trop timide et ne propose qu'une version affadie des Etats-Unis d'Europe qu'ils souhaitent tout en les sachant irréalistes. Pour les troisièmes, elle représente le mode d'emploi de l'Europe libérale dans laquelle ils voient la fin du modèle français.

En réalité, le texte signé à Rome ne constitue qu'une étape sur la voie de l'intégration européenne, mais une étape qu'il serait irresponsable de négliger. Avec la Constitution, l'Union européenne aura une présidence stable, un ministre des affaires étrangères et un service diplomatique qui lui permettront de devenir un acteur international. Elle aura un Parlement qui partagera avec le conseil représentant les Etats la responsabilité de voter les lois communes. Ce sera un pas important vers la démocratisation de l'Union. Sans attendre que le texte entre en vigueur, les députés européens viennent d'ailleurs de montrer, en recalant la Commission Barroso, qu'ils entendaient bien user de leurs prérogatives.

Après les cérémonies de Rome, il restera à ratifier le texte. Plusieurs pays, dont la France, ont choisi la voie du référendum, qui permettra un large débat. La bataille n'est pas gagnée d'avance. Les optimistes se rassureront en pensant que les Cassandre n'ont pas toujours raison. Le représentant britannique aux négociations sur le Marché commun s'était à l'époque rendu célèbre en déclarant, pour justifier le refus de son gouvernement : le texte ne sera jamais adopté ; s'il est adopté, il ne sera jamais signé ; s'il est signé, il ne sera jamais ratifié. De Rome 1957 à Rome 2004, l'histoire lui a donné tort.
LOS VEINTICINCO RATIFICAN EN ROMA LA PRIMERA CONSTITUCIÓN EUROPEA

La rúbrica se produce en plena crisis institucional de la Comisión Europea por la inclusión de Buttiglione en la ejecutiva

ROMA.- Los jefes de Estado y de Gobierno de la Unión Europea han firmado eltexto de la primera Constitución Europea en la sala de los Orazi y los Curiazidel Capitolio romano. Este es el primer paso para la ratificación de la CartaMagna, que será sometida durante los próximos dos años a la aprobación de laciudadanía, bien mediante referendos o a través del Parlamento.

El primero de los 25 gobernantes en rubricar el Tratado fue el jefe delEjecutivo belga, Guy Verhofstadt, junto a su ministro de Exteriores, Karel DeGucht, al seguirse el orden alfabético según el idioma de cada país. En séptimo lugar firmó el presidente del Gobierno español, José Luis Rodríguez Zapatero, y el titular de Exteriores, Miguel Ángel Moratinos. Cerró el acto protocolario el primer ministro británico, Tony Blair, y suministro de Exteriores, Jack Straw.La disposición final la han suscrito también los líderes de los tres paísescandidatos a entrar en la UE: Turquía, Rumanía y Bulgaria que, junto a Croacia, están en Roma como invitados.

"Superada" la separación de Europa

La ceremonia de la firma estuvo precedida de un acto en el que tomaron lapalabra los primeros ministros de Italia, como país anfitrión, Irlanda, bajocuyo mandato se probó la Constitución, y Holanda, que ejerce la presidenciadel Consejon este semestre. Todos subrayaron que la Constitución supone el final de la división de Europa y auguraron que será un elemento básico para abordar el futuro del continente. También hablaron el presidente del Parlamento Europeo, el español JosepBorrell, y los presidentes saliente y entrante de la Comisión Europea, el italiano Romano Prodi y el portugués José Manuel Durão Barroso.

Piden que no se dé por segura la ratificación.

Estos últimos manifestaron que la ratificación de la Constitución "no se debedar por descontada". En el discurso de Durão no hubo alusiones al aplazamiento en la definición delequipo de comisarios que gobernará la UE en los próximos años, dado quealgunos sectores del Parlamento Europeo han mostrado disconformidad con variosde los nombres propuestos.Sin embargo sí apuntó que la ratificación de la Constitución no será unproceso fácil y que la responsabilidad principal es de los Gobiernos nacionales, que deben esforzarse por informar a los ciudadanos del alcance del documento.

Dar a conocer el texto

Borrell, por su parte, conminó a los gobernantes a combatir la "ignorancia" y la "indiferencia" para que la Constitución que hoy se firma en Roma la adopten como propia "con entusiasmo" los ciudadanos de toda Europa. Tras la firma, los gobernantes se harán la tradicional foto de familia en elpatio de Miguel Ángel del Palacio de los Conservadores, antes de asistir a unalmuerzo ofrecido por el presidente de la República italiana, Carlo Azeglio Ciampi, en su residencia del Quirinal.

El "Tratado por el que se instituye una Constitución para Europa" se va asometer, durante dos años, a la aprobación de los parlamentos nacionales o directamente de la ciudadanía en los países que, como España, opten por el referéndum.

El Mundo, 29/10/2004